AdBlock laisse désormais passer des « publicités acceptables »



« Salut, je suis Michael, le créateur d’AdBlock. Excusez l’interruption ! » Peut-être avez-vous été confrontés à ce message vendredi 2 octobre en ouvrant votre navigateur internet. C’est certainement le cas si vous faites partie des 40 millions d’utilisateurs revendiqués par AdBlock, un des bloqueurs de publicité en ligne les plus populaires. Dans ce message, Michael Gundlach, son créateur, annonce qu’Adblock « participe désormais au programme Publicités acceptables », lancé par AdBlock Plus, une extension concurrente pour navigateurs.

Ce programme consiste à laisser passer, par défaut, certaines publicités jugées conformes à certains critères définis par Eyeo, l’entreprise derrière AdBlock Plus : taille des encarts, format, fait de respecter ou non la lecture... Bref, des publicités jugées moins invasives. Mais ce fonctionnement est au cœur d’une polémique. Le respect de ces règles ne suffit pas nécessairement pour rejoindre cette liste blanche : Eyeo demande aux gros éditeurs de publicité de payer des « frais techniques » avant de débloquer leurs publicités. Les montants, tenus secrets, pourraient « atteindre 30 % des revenus de la publicité » selon le Financial Times, repris par Business Insider. Un véritable racket selon les éditeurs.

AdBlock vendu

En réponse à ces critiques, et à la multiplications des procès – qu’elle a toujours gagnés –, Eyeo a annoncé mercredi qu’elle comptait mettre en place une commission indépendante chargée de décider des publicités qui apparaîtront sur la liste blanche. Elle serait composée de représentants du monde de la publicité, des médias et d’internautes, selon un porte-parole de l’entreprise cité par le Guardian, et devrait être mise en place dans la première moitié de 2016.

C’est cette annonce qui aurait décidé le fondateur d’AdBlock à rejoindre le programme Publicités acceptables, comme il l’indique dans son message :

« Je n’aimais pas le fait qu’ils contrôlent le programme parce qu’ils étaient soutenus financièrement par des publicitaires y participant. Maintenant, AdBlock Plus va transférer la responsabilité des Publicités acceptables à un groupe d’experts impartiaux. J’aime cette idée. »

A la toute fin de ce message, Michael Gundlach annonce également, très discrètement, avoir vendu AdBlock. Il ne précise pas l’identité de l’acheteur, simplement qu’il « active les Publicités acceptables » et que « le directeur général qui travaille avec moi depuis des années continuera à travailler avec la nouvelle société ».


Source: lemonde.fr