L’accès à la propriété se détériore depuis près de deux ans
Article par Joanie Fontaine @ Les Affaires / Crédit photo JLR & Journal Les Affaires
Depuis 2017, le prix médian des unifamiliales n’a cessé de croître au Québec, et ce, dans un environnement de hausses de taux d’intérêt depuis la mi-2017. Ainsi, le paiement hypothécaire pour les nouveaux acheteurs a grimpé plus que le salaire médian des Québécois.
Selon l’indice d’accès à la propriété fondé sur le ratio entre le salaire hebdomadaire médian et le paiement hypothécaire type, l’accès à la propriété serait en constante détérioration depuis juillet 2016 lorsqu’on compare un mois au même mois l’année précédente.
Malgré la détérioration depuis près de 2 ans, l’indice d’accès à la propriété conçu par JLR (indice AP) demeure plus élevé qu’il ne l’était à son plus bas à la fin de 2008. À ce moment, l’indice en base 100 en janvier 2010 se situait à un creux en plus de 10 ans à 88,8 alors que présentement la moyenne mobile sur 12 mois de l’indice est plutôt de 98,5.
Graphique 1 : Évolution de l’indice AP (moyenne mobile – 12 mois)
À noter que même si pour un ménage au revenu médian le coût d’une propriété hypothéquée est moins élevé par rapport aux salaires aujourd’hui qu’en 2008, les resserrements hypothécaires n’ont pas été considérés dans l’indice. Or, ces mesures restrictives ont pu exclure plusieurs ménages du marché.
Plus accessible en Gaspésie qu’à Montréal
Montréal est la région administrative la moins accessible avec un ratio salaire médian hebdomadaire/paiement hypothécaire type de 0,38 en 2017. À l’autre bout du spectre, en Gaspésie Îles-de-la-Madeleine, le ratio atteint plutôt 1,56. La différence des ratios se reflète dans la proportion de ménages propriétaires. À Montréal, seulement 40% des ménages sont propriétaires alors qu’en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine cette proportion se situe à 75%.
Même si les régions les plus accessibles demeurent généralement les mêmes d’année en année, l’évolution des prix et des salaires diffère d’une région à l’autre et donc l’accessibilité aussi. Entre 2012 et 2017, l’accès à la propriété s’est amélioré dans la majorité des régions du Québec, mais une détérioration a été observée en Abitibi-Témiscamingue et à Laval.
Dans le cas de l’Abitibi-Témiscamingue, l’augmentation du prix médian des unifamiliales a été particulièrement forte avec une hausse de 16%. La croissance du salaire hebdomadaire médian n’a pas été aussi élevée et le tout s’est donc soldé en une baisse de l’accès à la propriété.
En ce qui concerne Laval, l’augmentation du prix des unifamiliales a été plus modérée (+10%), mais le salaire médian a pratiquement stagné (+1%) au cours de la période de 5 ans. Ainsi, pour un ménage gagnant le revenu médian de la région, il est devenu plus difficile d’acquérir une propriété.
Au contraire, la région de la Mauricie se distingue par une amélioration marquée de l’accès à la propriété grâce à une croissance du prix des unifamiliales largement inférieure à celle des salaires.
Pour plus de détails sur l’évolution de l’accès à la propriété par région ou la méthodologie, consultez le rapport complet de JLR.
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